PROGRAMME dispositif, À Lausanne (Suisse) POUR projet de diplôme EN 2017.
Jugaad
La ville se dévoile telle une machine dans le ballet incessant de ses évènements qui s’enchainent. Cette ville formelle ordonnée, cadencée et maîtrisée qui avance à un rythme bien rodé, surprise et déroutée par l’informalité. Ces évènements spontanés et imprévisibles qui naissent dans les marges délaissées par la ville officielle, donnent vie à cette rigidité instaurée par les règles de la ville formelle et ses infrastructures.
Cet informel, sauvage et indomesticable, est-il possible de l’introduire dans un lieu?
Plannifier l’informel ? Quelle ironie! cela ne revient-il pas à le rendre formel en le bridant?
Inciter son apparition, tel est le rôle du dispositif de l’informalité.
Il joue le jeu de l’informel, situé dans cette marge entre légal et illégal, il s’ancre à cette grille officielle et ses systèmes pour se faire discret afin de mieux s’en échapper. Se fondre dans le décors, s’aligner sur la répétition d’objets inscrits sur la jetée, est son maître-mot pour sa survie, avant de se faire démasquer par un utilisateur et, en toute illégalité, construire un pont. Un pont qui franchit la limite, nous extrait de la grille et nous offre un accès.
Il n’est véritablement qu’un vestibule qui incite à s’ouvrir vers l’informel. Sans dicter aucun programme, ni délimiter aucun espace, il n’est qu’une possibilité, une porte de sortie qui est là, présente, et qui attend qu’on veuille l’emprunter.
en collaboration avec Camille Larroque – Lantoki Architectes